Au cours des années 90, alors que j’étais responsable du Certificat en Gestion des documents administratifs et des archives (GDAA) à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), j’aurais souhaité transférer le programme de formation des futurs conseillers en gestion documentaire rattaché au département d’Histoire vers les Sciences de la gestion. Il n’en était pas question. Non pas que les étudiants étaient en désaccord, bien au contraire, mais parce que les historiens tenaient obstinément à conserver une clientèle qui permettait, entre autres, de justifier un certain nombre de postes de professeurs et de chargés de cours. L’équation Archives – Histoire prédominait sur la future réalité professionnelle de la majorité des étudiants.
20 ans plus tard, ce billet du collègue québécois Daniel Ducharme intitulé « Peut-on gérer les documents sans faire appel au management? » me conforte dans mes convictions :
« Outre la gestion des services de gestion des documents qui nécessite de solides connaissances en management et en gestion du personnel, plusieurs fonctions archivistiques exigent des connaissances spécifiques en management. L’analyse de besoins, par exemple, doit compter sur la gestion par conformité (compliance management) et sur la gestion de risques (risks management). Et que dire de l’analyse structuro-fonctionnelle qui emprunte à la théorie des organisations? Elle est pratiquement indispensable à la compréhension des organisations. Une fois les outils de gestion élaborés, la mise en œuvre d’un système de gestion des documents numériques dans une organisation doit composer avec la gestion du changement, pratique importante pour la rencontre des objectifs initiaux. Par ailleurs, tout système de gestion des documents ne prend-il pas la forme d’une gestion de projet? Et je ne parle pas de la gestion des connaissances (knowledge management) qu’on ne peut isoler de la gestion des documents ».
Cependant, quoiqu’en dise le collègue Ducharme, cette nécessité n’est pas apparue avec la gestion des documents technologiques. Elle était tout aussi présente il y a une trentaine d’années. En tant que praticien du métier, j’ai toujours fortement senti les carences en sciences de la gestion dans ma formation. D’ailleurs, il se fait bien des affirmations à la suite de l’avènement de la gestion des documents électroniques comme pour se justifier de ne pas avoir su détecter, au bon moment, les meilleures pratiques à suivre.
Alors, à quand des études de premier cycle (bacc. 3 ans) en Gestion intégrée des documents (GID) dans un département des Sciences de la gestion ou des Sciences administratives d’une université québécoise?
Michel Roberge
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