19 nov. 2010

342 - Lee Child et le processus d'accès aux archives de l'armée

Dans une des aventures de Jack Reacher (Des gages pour l’enfer. – Paris : Éditions Ramsay, 2000. – 378p.), l’écrivain anglais Lee Child imagine ou décrit aux pages 219 à 223 le processus de consultation des documents d’archives militaires de Saint-Louis :

« L'accès du public aux archives était strictement limité. […] les dossiers militaires peuvent être très directs dans leurs commentaires, il faut pouvoir les lire et les interpréter dans leur contexte. […] Mais à présent, [Reacher] se demandait comment accéder à ces millions d'informations classées dans des millions de dossiers. Avec la meilleure volonté du monde, le personnel des archives pouvait mettre des jours, voire des semaines, à trouver le renseignement demandé. C'était souvent le cas autrefois et, à l'époque, Reacher s'amusait de l'énergie que déployaient les uns et les autres pour mettre la main sur le bon dossier.

Jodie
[l’avocate qui accompagne Reacher] et lui pénétrèrent dans le bâtiment et se dirigèrent vers l'accueil. Une femme d'un certain âge se tenait au guichet. Elle portait un uniforme d'adjudant et paraissait plongée dans ces papiers qui absorbent toujours tellement les fonctionnaires quand on attend qu'ils lèvent enfin les yeux. Au bout d'un long moment, sans un mot, elle leur tendit deux formulaires et désigna du menton un stylo retenu par une chaînette à l'autre bout du guichet. C'étaient des demandes d'autorisation. […] Quelqu'un allait venir chercher les formulaires et entamer de longues et patientes recherches dans le labyrinthe des archives.

[…]

- Qui dirige les recherches aujourd'hui? Demanda soudain Reacher. […]
- Le commandant Theodore Conrad, répondit-elle à contrecoeur.

[…]

L'homme les attendait sur le palier. Un uniforme d'été, un nom inscrit sur une petite plaque de plastique agrafée sur sa poitrine. Quarante-cinq ans environ. Lamine sympathique, mais dissimulant peut-être un peu d'amertume. Être encore aux archives à quarante-cinq ans n'était pas le signe d'une brillante carrière.

[…]

Conrad décrocha son téléphone et demanda le dossier Hoble. À peine cinq minutes plus tard, on frappait à la porte du bureau.
- Rapide, fit Jodie.
- Non, pas vraiment, répondit Conrad. Réfléchissez : le soldat m'entend dire H comme Hoble. Il se précipite dans la section H, localise le fichier, l'attrape et court avec jusqu'à mon bureau. Nos soldats sont censés recevoir un entraînement physique leur permettant de couvrir un kilomètre et demi en cinq minutes. Et il y a bien moins d'un kilomètre et demi entre la section H et ce bureau. Par conséquent, ce soldat s'est montré un peu lent. Je le soupçonne d'avoir été retardé par le délicieux adjudant de la réception.
»

Michel Roberge

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