2 déc. 2011

490 – Critères d’embauche d’un(e) professeur(e) en « archivistique »

Je lisais dernièrement sur le Web qu'une université québécoise était à la recherche d’un(e) professeur(e) pour l’enseignement « aux trois cycles dans les programmes d’archivistique » qui aurait le profil suivant : « posséder un Doctorat […] en archivistique ou en histoire ou en sciences de l’information ou dans une autre discipline avec une spécialisation sur une problématique archivistique » et « en Records Management ou en gestion des archives définitives »; de plus, « la maîtrise des aspects théoriques et pratiques des problématiques de gestion des documents numériques serait un atout ».

Ce descriptif des compétences recherchées m'interpelle d'un point de vue purement professionnel et je ne peux m'empêcher de réagir.

Je suis étonné de noter qu’aucune expérience pratique du métier n’est requise pour se qualifier : un incontournable, il me semble, afin de former de futurs intervenants du métier aguerris à la réalité sur le terrain. D'ailleurs, je serais curieux d’en savoir davantage sur les tenants et aboutissants d’un « doctorat dans une autre discipline avec une spécialisation sur une problématique archivistique ». Comme on dit au Québec : « De quoi ça mange en hiver? »

De plus, comme cette institution est francophone, je m’étonne qu’on utilise l’expression anglaise « Records Management » [mon correcteur orthographique ne cesse de me le rappeler] alors que la normalisation ISO (série 30300) parle de « gestion des documents d’activité » : une belle occasion ratée de s’ajuster au vocabulaire international.

Même étonnement, question de rigueur, à propos de la mention « documents numériques » alors que l’environnement légal québécois fait référence, depuis 2003, aux « documents technologiques » pour qualifier les documents « sur des supports faisant appel aux technologies de l'information ». À ce titre, en 2011, la « maîtrise […] des pratiques en gestion des documents numériques » devrait d'ailleurs être une exigence obligatoire et non seulement un atout comme celles en gestion des organisations.

Enfin, l’énoncé qui oppose le « Records Management » à la « gestion des archives définitives » me fait sourire : il s’agit peut-être là d’un bel exemple de « problématique archivistique » qui confirmerait qu’on est en présence de deux métiers!

Michel Roberge

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