13 août 2012

592– Le côté absurde des dossiers et de l’archivage

Lu dans La délicatesse (David Foenkinos, Gallimard – Folio, 2009 – page 53) :

« Nathalie avait repris le travail depuis plusieurs mois. Elle s'y était investie d'une manière que certains jugeaient excessive. Le temps semblait reprendre son cours. Tout recommençait: la routine des réunions, et le côté absurde des dossiers qu'on numérote comme s'ils n'étaient qu'une succession d'éléments sans la moindre importance. Et puis le degré suprême de l'absurdité: les dossiers nous survivront. Oui, voilà ce qu'elle se disait, en archivant des documents. Que toute cette paperasse nous était supérieure à bien des égards, qu'elle n'était pas soumise à la maladie, à la vieillesse, ou à l'accident. Aucun dossier ne se ferait jamais renverser en allant courir le dimanche » [comme ce fut le cas pour son mari décédé accidentellement alors qu'il était parti faire un "footing" comme disent les francophones de l'Hexagone].

Michel Roberge

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