9 nov. 2012

632 – Les livres comme éléments de décor

Lu dans le thriller psychologique du catalan Víctor del Árbol, La Tristesse du Samouraï (Paris : Actes Sud, 2012), une saga familiale qui, de l’après-guerre d’Espagne à la tentative du coup d’état de 1981, abonde en complots, enlèvements et trahisons :

« Plus d'une fois, Fernando avait demandé à son père la permission d'explorer cette bibliothèque si variée et si riche, mais son père se moquait de lui. Les livres, disait Guillermo, n’étaient pas très différents du papier peint qui tapissait la bibliothèque. Ils étaient là pour décorer, pas pour être lus. Son père, obscène dans l'opulence comme tous les nouveaux riches, trouvait cet espace idéal pour savourer un brandy dans son fauteuil et écouter la radio à plein volume quand elle diffusait la prose dithyrambique du journal parlé, que tout le monde appelait couramment le rapport militaire, à 14 h 30 et à 22 heures. » (pp. 104-105)

Michel Roberge

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