Lu dans Le Bourreau de Gaudí, un polar de Aro Sáinz de la Maza qui se
déroule à Barcelona (Arles : Actes sud, 2014) :
« Après avoir demandé à la réception où se
trouvait le bureau de la juge, longé d'interminables couloirs, abandonné le
livre sur un présentoir vide et monté puis descendu plusieurs volées d’escalier,
il pénétra dans la salle où Alba Conte, la secrétaire de Susana Cabot, dissimulée
derrière des montagnes de papiers et de dossiers de couleurs différentes, le
reçut d'un air revêche.
- Vous avez quarante minutes de retard et Mme la juge est
très occupée, lui reprocha-t-elle. Immédiatement après, comme si cela lui
demandait un effort considérable, elle se redressa, dirigea son regard vers une
pièce contiguë et dit : Suivez-moi, elle vous attend.
Milo la suivit docilement. La femme frappa à la porte et l'ouvrit.
- Madame la juge, l'inspecteur Malart vient d'arriver.
Susana était au téléphone et fit signe à Milo d'entrer et
de s’asseoir. Il préféra fureter du regard à travers le bureau flambant neuf.
Sobre et fonctionnel, il était constitué de deux espaces
distincts. D'un côté, une table rectangulaire croulait sous des tas de
documents, très similaires à ceux qu'il avait aperçus dans l'antichambre, la
plupart jaunis par le temps, attachés avec des sangles et contenant des chemises
de couleur. Au-dessous, par terre, d'autres dossiers s'accumulaient, couverts
d'une fine pellicule de poussière. De l'autre côté, se dressait une grande bibliothèque
bourrée de livres de droit, qui s'arrêtait juste avant d'atteindre le mur pour
laisser place à un énorme ficus. Et, placée en diagonale, près de trois petites
ouvertures verticales, on pouvait apercevoir le bureau de la juge : vide de
dossiers et de documents, il y avait juste le téléphone et un cadre en argent
près de la lampe. » (pp. 33-34)
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