21 oct. 2015

1137 – L’environnement de travail des historiens utilisateurs d’archives a bien changé


C’est ce que démontre l’historien Sébastien Poublanc en attirant notre attention « Sur le bureau de l’historien », une réflexion publiée sur le blogue La boîte à outil de l’historien. Voici quelques extraits d’un texte qui mérite une lecture attentive :

« Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à rechercher « historien » dans un moteur de recherche. Dans google.fr, le moteur de recherche le plus consulté en France, la première image à apparaître est celle du père Jacques Monet aux mains gantées de blanc ; sa dextre transcrit sur une simple feuille le manuscrit que tient sa senestre. Point d’ordinateur dans sa représentation : intemporel, l’historien est mis en scène comme un chercheur du siècle dernier, comme un plumitif correspondant à l’image traditionnelle. »

« Pourtant, travaille-t-on au XXIe siècle de la même manière qu’au siècle précédent ? Non, bien sûr. Posons la question différemment : qu’est-ce qui a changé sous nos yeux, pendant que nous menions nos recherches ? Serait-ce la méthode ? Les différentes écoles historiques ont amené leurs lots d’objets d’étude ; elles ont surtout suscité la création et l’utilisation d’outils toujours plus perfectionnés : des logiciels de bases de données (Acces, Filemaker…), de bibliographie (Endnote, Zotero…), en passant par les systèmes d’informations géographiques empruntés aux géographes (Arc Gis, QGIS…) et les logiciels d’analyses de réseaux sociaux (R, Pajek…). Ces applications battent en brèche la représentation désuète de l’historien armé de son seul crayon à papier et de ses notes qui hante la mémoire collective. »

« L’irruption des outils numériques n’a toutefois pas eu vocation à réinventer la roue : une base de données sous Filemaker n’est guère différente dans sa conception des anciennes fiches patiemment rédigées et reliées entre elles par un index ; de la même manière, les fonds d’archives et les bibliothèques demeurent nos principaux réservoirs d’histoire, et l’écriture permet de diffuser encore nos recherches. »

« Le processus de rédaction en lui-même n’a guère changé : il est toujours nécessaire d’être attablé à un bureau pour écrire. Seul l’instrument a changé, l’ordinateur couplé à internet remplaçant l’antique Olivetti, et auparavant, le stylo ou la plume. »


Je vous laisse poursuivre la lecture.

Aucun commentaire: