En 1963, un midi, mon père est arrivé pour dîner et nous a mentionné qu’au cours de l’avant-midi, un représentant de la compagnie IBM leur avait présenté la machine à écrire révolutionnaire. Au lieu des traditionnels marteaux qui s’entremêlaient lorsque la secrétaire tapait trop rapidement, cette merveille technologique était dotée d’une sphère sur laquelle étaient répartis les caractères typographiques : désormais, aucune secrétaire ne pourrait taper assez vite pour « bloquer » la machine! Une « invention » qu’on disait alors dater de 1961. Une nouvelle qui me sensibilisait déjà à l’impact de l’évolution des technologies. Or IBM avait-elle effectivement inventé un nouveau concept?
Quinze ans plus tard, mon beau-père me donnait un boîtier qui contenait une petite « machine à écrire » Grundka qu’il avait utilisée dans l’armée au cours de la 2e guerre mondiale. Telle ne fut pas ma surprise de constater que cette machine inventée en 1924 était déjà dotée d’un cylindre sur lequel étaient aussi répartis les caractères typographiques. Aujourd’hui, sur Internet, on constate que plusieurs autres machines de ce type avaient aussi existé avant la fameuse Sélectric. La célèbre machine à écrire bleue d’IBM était tellement célèbre qu’elle a été, en 1968, l’une des vedettes du film « Le viol d’une jeune fille douce » du cinéaste québécois Gilles Carle!
Petite leçon : il ne faut peut-être pas crier trop rapidement à l’invention du siècle et se rappeler que peut-être, avant nous, quelqu’un avait déjà imaginé ou même créé un concept qui ne fut qu’amélioré.
Michel Roberge
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