14 sept. 2009

157 – Le Moulin à paroles de Québec : la mémoire consignée d’une Nation

Les 11 et 12 septembre 2009 s’est tenu à Québec un exercice fort éloquent de liberté d’expression. Pendant 24 heures, une centaine de personnalités, politiciens, comédiens, artistes et poètes ont lu plus de 150 textes choisis, documents d’archives et documents publiés relatant l’histoire du Québec dont « 6 textes amérindiens, 10 récits, 1 texte de botanique, deux recettes de cuisine, 3 textes historiques, 3 manifestes, 13 romans, 4 pièces de théâtre, 16 poèmes, 14 chansons, 8 lettres, 8 discours, 5 édits ». L’événement qui avait pour objectif de rendre « hommage aux gens d’ici et d’ailleurs qui, par leurs mots, leurs écrits, leurs voix ont façonné ce coin du monde ».

Un exercice de mémoire collective, un livre d’histoire grand ouvert pour se souvenir que les Québécois sont « nés sous le lys » et ont « grandi sous la rose ». Une illustration de l’importance de préserver notre mémoire collective publiée et non publiée. Une belle utilisation de cette mémoire pour commémorer sur les Plaines d’Abraham la prise de Québec par les troupes anglaises de James Wolfe et la chute de la Nouvelle-France, le 12 septembre 1759, et pour rappeler les jalons de la survivance de la Nation québécoise. Une manifestation pacifiste qui s’est terminée avec les paroles de la chanson À la claire fontaine qu’entonnaient les patriotes déchus de 1837-38 : « Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai ».

J’y étais et je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il faut s’assurer de préserver notre nouvelle mémoire technologique afin que dans 100 ans nous puissions encore dire « Je me souviens »

Michel Roberge

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