8 mars 2010

237 - Notes de lectures berlinoises


Dans L’été de cristal (Philip Kerr. - La trilogie berlinoise– Paris : Éditions du Masque, 2008), Bernie Gunther, ex-commissaire de police devenu détective privé utilise souvent un langage très imagé dans la description de ses enquêtes dans l’Allemagne nazie de 1936. En voici deux courts exemples : le premier, en lien avec le classement des dossiers, et le deuxième, plus croustillant et plus métaphorique, avec un « document d’archives »!!!

« … on frappa à ma porte. Frau Protze apparut.
- Je
[Frau Protze ] me demandais si je ne pourrais pas faire un peu de classement dans vos papiers, dit-elle.
Du pouce, je
[Bernie Gunther] désignai les piles hétéroclites de dossiers étalés par terre derrière mon bureau.
- C’est mon système de rangement, lui expliquai-je. Ça peut paraître étrange, mais tout est en ordre.
Elle sourit d’un air indulgent et hocha la tête avec attention comme si je lui dévoilais un secret qui allait changer sa vie.
- Tous ces dossiers sont des affaires en cours?
- Ce n’est pas un cabinet d’avocat! Répliquai-je en riant. Il y en a pas mal dont je ne sais pas exactement si elles sont en cours ou pas. Vous savez, le métier d’enquêteur a son propre rythme.
» (page 61)

« Lorsque j’entrai dans la chambre, [Frälein Rudel] était toujours debout, attendant que je [Bernie Gunther] vienne me servir. N’y tenant plus, je lui enlevai sa culotte, l’attirai sur le lit et écartai ses longues cuisses bronzées comme un érudit ouvrant fébrilement un manuscrit rarissime. Je m’absorbai un bon moment dans la lecture, tournant les pages une à une et dévorant des yeux ce que je n’aurais jamais cru possible de posséder. » (page 81)

Michel Roberge

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