27 avr. 2012

548 – Un flic aux Archives de la ville de Montréal

Aussi lu dans L’Inaveu (Richard Ste-Marie, Éditions Alire, 2012), pp. 187 à 190 :

" À neuf heures du matin, le sergent-détective Francis Pagliaro se présenta aux Archives de Montréal afin de poursuivre l'idée qu'il avait en tête. Dès son arrivée, l'enquêteur fut conduit dans une salle de consultation au rez-de-chaussée, à l'entrée de la rue Gosford. Quand l'archiviste Marius Richard comprit ce que cherchait son visiteur, il décida plutôt de l'amener directement dans les chambres fortes, car, selon la banque de données du Service des archives, il aurait à chercher dans les trente-six boîtes d'archives pour les noms commençant par la seule lettre S. Douze mètres de documents.

« Ça va simplifier les choses, et je vais vous aider, ce sera plus rapide », avait ajouté l'archiviste en guidant Pagliaro vers le sous-sol de l'édifice. En fait, même un flic ne serait pas laissé tout seul dans les réserves sans la présence d'un employé. C'était la règle.

« Où on est, là ? » demanda le policier quand ils furent arrivés aux chambres fortes dans une voûte bétonnée.

« On est sous les parterres de l'hôtel de ville.

-Impressionnant! »

Pagliaro regretta les pensées qu'il avait eues en se rendant aux archives. Encore une fois, les préjugés avaient joué, car les dossiers conservés dans les boîtes n'étaient pas du tout poussiéreux et l'archiviste n'était pas un vieux grincheux à barbe blanche. C'était un homme au milieu de la quarantaine, allumé, de bonne humeur et visiblement bien disposé à son endroit. Grâce à son efficacité, l'enquêteur trouva ce qu'il cherchait en moins de quinze minutes, première étape de sa visite en ces lieux: cinq CS.

[…]

L'archiviste fit des copies des documents que l'enquêteur avait sélectionnés. Pagliaro remercia son collaborateur.

« Je pense avoir ce qu'il me faut », lui dit-il.

« Sinon, revenez quand vous voudrez, nous sommes à votre service », répondit l'autre gaiement. "

Michel Roberge

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