Numériser des documents est une opération qui est parfois
complexe. D’où l’importance d’anticiper les étapes de réalisation et les
exigences techniques du projet. À commencer par la préparation matérielle des
documents qui, dans nombre de cas, correspondra à près de la moitié des efforts
et des coûts. Sans oublier les mesures de contrôle de la quantité et de la qualité
des nouvelles images numériques. Selon les caractéristiques des documents et le
volume documentaire, les outils de numérisation (matériel et logiciel) à
intégrer dans une chaîne de production doivent être identifiés. On prêtera
aussi attention au taux de résolution des images, au format de conservation des
fichiers, aux supports de stockage (disques des serveurs, dévédés…) sans
oublier le poids éventuel des fichiers et, conséquemment, l’espace disque
requis.
Les nouveaux documents technologiques doivent aussi être
exploitables : les outils d’indexation, de repérage et de gestion
documentaires doivent être identifiés à moins qu’ils soient déjà présents dans
l’organisation. Leur intégration avec les systèmes de mission et la chaîne de
numérisation est plus que souhaitable. Les coûts d’acquisition ou de mise à
niveau devront être inclus dans le budget du projet.
Selon les volumes documentaires et l’utilisation faite des
dossiers à numériser, différents scénarios de transfert de support peuvent
alors être envisagés : tout numériser ou numérisation sélective. Les
efforts (jours/personne) et les coûts anticipés (réalisation à l’interne ou à l’externe)
de chaque scénario peuvent alors être comparés et mis en balance avec ceux qui
découleraient de la décision de ne pas procéder à leur numérisation. Le tout
pour une précision organisationnelle. Parfois, compte tenu, entre autres, de leur durée de vie utile, il en coûte moins
cher d’entreposer les documents chez un prestataire de services que de procéder
à leur numérisation.
De plus, tout projet de transfert de support devrait s’incorporer
dans le processus global de gestion intégrée des documents (GID) des documents
de l’organisation. D’où la nécessité d’en préciser le contexte de réalisation quant
aux exigences de gestion documentaire et au cadre juridique applicable :
gestion du cycle de vie, intégrité et valeur probatoire des images numériques,
documentation du processus, conditions de destruction des documents sources
(papier), protection, s’il y a lieu, des renseignements personnels et
confidentiels…
Enfin, l’étude d’opportunité pourra être complétée par une
évaluation des impacts sur les processus actuels de gestion des dossiers visés
par le projet et aborder la question de la gestion du changement à anticiper.
Michel Roberge
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