22 oct. 2012

625 – Les archives vues par Arlette Farge


 « Été comme hiver, elle est glacée ; les doigts s’engourdissent à la déchiffrer tandis qu’ils s’encrent de poussière froide au contact de son papier parchemin ou chiffon. Elle est peu lisible à des yeux mal exercés même su elle est parfois habillée d’une écriture minutieuse et régulière. Elle apparaît sur la table de lecture, le plus souvent en liasse, ficelée ou sanglée, fagotée en comme, les coins dévorés par le temps ou par les rongeurs ; précieuses (infiniment) et abîmée, elle se manipule lentement de peur qu’une anodine amorce de détérioration ne devienne définitive. »

« L’archive est une brèche dans le tissu des jours, l’aperçu tendu d’un évènement inattendu

 Arlette Farge, historienne (1941- ) Le goût de l'archives

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