Lu dans Le livre de la Mort (Anonyme – Paris,
Sonatine Éditions, 2012. pp. 210-211),
quatrième d’une série de thriller mettant en scène un certain Bourbon Kid,
écrit par un ou une auteur(e) anonyme, cet extrait d’autodérision
rafraîchissant :
« La salle de lecture du premier était plus
intimidante que jamais. D'innombrables rayonnages ployaient sous les livres, et
une infinité de tables et de chaises attendaient lecteurs et étudiants. […]
La collection des ouvrages de référence était rangée sur
une série d'étagères qui grimpaient jusqu'au plafond, remplies de bouquins à couverture
rigide traitant de toutes sortes de sujets emmerdants. Par chance, les ouvrages
étaient rangés par ordre alphabétique des noms d'auteur. Enfin, plus ou moins.
Sanchez [barman
au Tapioca et policier bénévole] alla droit au
premier rayonnage et se mit à passer en revue les dos des livres écrits par des
auteurs dont les patronymes commençaient par la lettre "A". Manifestement,
la collection des ouvrages de référence servait de cimetière à tous les livres
impossibles à classer, que Josh [bibliothécaire adjoint] jetait là lorsqu'il ne savait pas vraiment
où les ranger. En plus d'être classés dans un ordre alphabétique tout relatif,
beaucoup n'étaient en rien des ouvrages de référence. Sanchez trouva un premier
livre écrit par Anonyme, Couleurs
primaires. Il longea l'étagère sur la droite, trouva d’autres ouvrages
écrits par des inconnus, et d'autres encore sur lesquels ne figurait aucun nom d'auteur.
Sanchez n'en revenait pas : il fallait vraiment être le dernier des abrutis
pour s'embêter à écrire un bouquin et oublier de mettre son nom dessus. »
Michel Roberge
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