
Si je vous parle de ce roman que je viens de terminer, c’est qu’il y est question des archives aux pages 209-210 alors qu’une ex-agente des services secrets américains tente d’infiltrer, à Seattle, le groupe écologiste One Eart où, Ginger, une employée de One Earth, demande à l’agente Kerry :
« - Qu'est-ce que tu as fait comme études?
Kerry haussa les épaules.
- Je suis archiviste.
- Non! C'est un métier, ça?
- Assez compliqué, même. J'ai fait six ans d'études supérieures, un mémoire de maîtrise.
- Sur le rangement?
- L'archive, ce n'est pas seulement le rangement. C'est la mémoire collective. C'est l'identité des institutions. C'est la trace du temps sur la société.
- Dis-donc, tu as l’air passionnée! Pourquoi tu ne travailles pas là-dedans, alors?
- C’est ce que je faisais jusqu’à la mort de mon mari. Et puis, j’ai pété les plombs. On m’a virée.
[…]
Ginger jeta un coup d'oeil sur sa table de travail encombrée de papiers.
Tous les murs du bureau étaient tapissés de classeurs en carton. Certains étaient bourrés à craquer. D'autres vides étaient écrasés par leurs voisins.
Elle réfléchit un instant et dit :
- Tu pourrais peut-être nous être plus utile que là où l'on t'a mise.
Faudrait que je te parle de nos archives à nous.
- Qui s'en occupe?
- Personne, évidemment. On est toujours le nez dans le guidon.
Le téléphone sonna et Ginger partit dans une longue discussion à propos d'une réunion qui devait être déplacée. Quand elle raccrocha, elle avait totalement oublié la question des archives. »
Michel Roberge
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