16 janv. 2009

59 – Un parfum… d’archives

Je ne sais pas si vous avez lu l’excellent roman de Jean-Christophe Rufin, Le parfum d’Adam, publié en 2007, chez Flammarion. Un thriller écologique : Pologne, printemps 2005. Juliette, jeune française, libère des animaux de laboratoire. Cette action militante va l'entraîner au coeur de l'écologie radicale... Des territoires indiens d'Amérique, en passant par les ghettos pour milliardaires du Lac Léman jusque dans les favelas insalubres du Brésil, ce roman explore le monde de l'écologie radicale qui constitue, selon le FBI, la deuxième source de terrorisme mondial.

Si je vous parle de ce roman que je viens de terminer, c’est qu’il y est question des archives aux pages 209-210 alors qu’une ex-agente des services secrets américains tente d’infiltrer, à Seattle, le groupe écologiste One Eart où, Ginger, une employée de One Earth, demande à l’agente Kerry :

« - Qu'est-ce que tu as fait comme études?
Kerry haussa les épaules.
- Je suis archiviste.
- Non! C'est un métier, ça?
- Assez compliqué, même. J'ai fait six ans d'études supérieures, un mémoire de maîtrise.
- Sur le rangement?
- L'archive, ce n'est pas seulement le rangement. C'est la mémoire collective. C'est l'identité des institutions. C'est la trace du temps sur la société.
- Dis-donc, tu as l’air passionnée! Pourquoi tu ne travailles pas là-dedans, alors?
- C’est ce que je faisais jusqu’à la mort de mon mari. Et puis, j’ai pété les plombs. On m’a virée.
[…]
Ginger jeta un coup d'oeil sur sa table de travail encombrée de papiers.
Tous les murs du bureau étaient tapissés de classeurs en carton. Certains étaient bourrés à craquer. D'autres vides étaient écrasés par leurs voisins.
Elle réfléchit un instant et dit :
- Tu pourrais peut-être nous être plus utile que là où l'on t'a mise.
Faudrait que je te parle de nos archives à nous.
- Qui s'en occupe?
- Personne, évidemment. On est toujours le nez dans le guidon.
Le téléphone sonna et Ginger partit dans une longue discussion à propos d'une réunion qui devait être déplacée. Quand elle raccrocha, elle avait totalement oublié la question des archives.
»

Michel Roberge

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