Tout le monde peut avoir son opinion et sa conception de la gestion des documents. Mais une chose est certaine : du jour au lendemain, on ne peut accepter que n’importe qui s’improvise spécialiste en Gestion intégrée des documents (GID). Il s’agit d’un métier complexe avec ses caractéristiques propres comme tout autre métier.
La formation de base dans le domaine est essentielle. Elle devrait d’ailleurs être complétée par un système de mentorat un peu à l’image de la résidence en médecine. Car la plus value réelle que de tels spécialistes peuvent apporter à une organisation qui souhaite concevoir, développer, déployer, contrôler et évaluer un système performant de gestion de sa mémoire organisationnelle repose sur l’expertise acquise dans la variété des expériences vécues sur le terrain.
Dans ce métier, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Les enjeux sont trop importants : l’information à gérer peut avoir une valeur administrative en général, économique, juridique, stratégique, patrimoniale, historique... Elle peut concerner des personnes ou impliquer d’autres organisations, servir à protéger des droits et des propriétés physiques ou intellectuelles... Les principes directeurs et les outils pour sa gestion ne peuvent être définis sans impliquer des pros du métier. Et la rigueur des interventions doit s’appuyer sur une vision et une méthodologie qui privilégient la normalisation des processus, les solutions technologiques s’intégrant en appui aux politiques, normes, directives et procédures.
Les mêmes principes ne s’appliquent-ils pas pour des ingénieurs qui doivent réaliser des ouvrages d’ingénierie, des médecins, pratiquer des greffes d’organes, des comptables, produire des états financiers…? Qui demanderait à un comptable ou à un médecin de métier d’assumer la responsabilité de la validité des plans d’un nouveau pont?
Michel Roberge
1 commentaire:
Le métier de conseiller en GID est un métier nouveau et méconnu qui s'ajuste au gré des nouveautés en science de l'information. J'ose espérer que les futurs conseillers en GID trouveront leur place sur le marché du travail mais cela ne se fera pas sans effort. Pour plusieurs, la GID ne veut rien dire...la preuve: essayer d'expliquer à un inconnu ce qu'est la GID et ce que fait un conseiller en GID et il vous répondra que l'on classe des papiers dans un classeur. Il y a encore beaucoup de travail à faire dans ce sens surtout au niveau de la valorisation du métier. Durant mon certificat en archivistique, la grande majorité des cours portaient sur les archives historiques, ce qui est très intéressant mais cela ne représente pas la réalité du marché du travail d'aujourd'hui. La valorisation devrait se faire dès le début des études pour permettre aux étudiants de découvrir ce qu'est la GID et le métier de conseiller en GID.
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