27 janv. 2010

209 - L’accès aux archives classées secrètes : l’exemple des États-Unis et du Vatican

Selon l’Associated Press et la Canadian Press (décembre 2009), le « président américain Barack Obama a décidé […] que le gouvernement fédéral devait repenser son approche du secret dans les documents administratifs, ce qui devrait aboutir à la publication [en 2013] de plus de 400 millions de pages datant de la Guerre froide. […] Désormais, tout ce qui est archivé au niveau fédéral pourra potentiellement être rendu public, et les agences qui apposent le tampon "secret" sur leurs documents ou interdisent leur sortie des archives devront expliquer comment et pourquoi elles font de tels choix. » On y apprend également qu’un « centre national de déclassement des documents sera mis en place aux archives nationales pour aider les ministères à définir leur nouvelle politique en la matière. » Cette décision renverse celle de l’ex-président Georges Bush « qui avait autorisé à la fin de son second mandat les agences de renseignement à bloquer la publication de certains documents, même lorsqu'un panel interministériel estimait que la parution d'une information ne pouvait nuire en rien à la sécurité nationale. »

400 millions de pages : toute une mine de renseignements incroyable pour ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire contemporaine et plus particulièrement pour cette époque, âge d’or de l’espionnage et contre-espionnage. Gageons que le tout sera disponible sur le Web.

Dans le même ordre d’idée, quelle sera la réponse du Vatican à la demande d’Israël d'ouvrir ses archives sur l'attitude du pape Pie XII « accusé » d'avoir gardé le silence pendant la Shoah? « … nous souhaitons, avec le plus grand respect, que les historiens aient accès aux archives du Vatican sur cette période et tous les événements liés à l'effondrement de l'Allemagne nazie » a déclaré Riccardo Pacifici, le président de la communauté juive de Rome, lors de la visite du pape Benoît XVI la synagogue de Rome le 17 janvier 2010. La même requête a été exprimée par le vice premier ministre israélien Silvan Shalom à l'issue de cette rencontre.

Comme quoi il y aurait des secrets plus secrets que d’autres!

Michel Roberge

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