Un peu dans la même veine que le billet 214 publié antérieurement à propos du rôle de la gestion documentaire pour lutter contre la corruption, je vous soumets cet autre moment de réflexion. Dans un article de Meredith Blake publié sur newyorker.com, la journaliste se demande si les archivistes qu’elle imagine davantage enterrés sous une pile de documents jaunissant plutôt qu’à un sommet international ne pourraient-ils pas être des conciliateurs agissant pour la paix?
Elle s’appuie sur les thèmes abordés lors de la remise, pour une septième année consécutive, du titre d’ « archiviste de l’année 2010 » par la Fondation Scone au Graduate Center de la City University of New York (CUNY) : « archivists aren't here merely to perform the dutiful-but-dull task of preservation, but to defend civil liberties, encourage transparency, and maybe--just maybe--facilitate historical reconciliation between former enemies ». En effet, soulignant l'idée de « l'archiviste en tant qu’artisan de la paix », la récompense de cette année a été partagée par des représentants des deux parties dans le conflit israélo-palestinien : Khader Salameh, de la bibliothèque de la mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem, et Yehoshua Freundlich des Archives d’État d’Israël.
Madame Blake cite les propos de David Meyers, directeur du Centre pour les études juives de la University of California, Los Angeles (UCLA) : « the potential of the archive is not merely to preserve, but to liberate ». Elle rapporte également l’opinion de Rashid Khalidi, historien d'origine palestinienne, spécialiste de l'histoire du Moyen-Orient de la Columbia University, selon lequel « preserving the records of the Palestinian people was a critical step in the peace process, particularly in the ongoing absence of a Palestinian state or even a centralized archive. Vital as it may be, preservation often takes a back seat to more dire need ».
Michel Roberge
1 commentaire:
Thanks for this useful article.
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