14 févr. 2011

386 – Former des champions de la GID (2)

Comme je l’énonçais dans un billet précédent, les organisations d’aujourd’hui ont besoin d’avoir accès aux connaissances, à l’expertise et au savoir-faire de professionnels champions de la Gestion intégrée des documents (GID) en format papier et technologiques. Des acteurs avant tout préoccupés par le management de la ressource documentaire plutôt que par la ressource elle-même (documents administratifs et archives), des experts aptes à prendre en charge la gestion et la réalisation de projets complexes. Considérant cette réalité, un virage hors du commun s’impose dans la définition et le contenu des programmes universitaires (tous cycles confondus) qui devraient viser à arrimer les futures cohortes de spécialistes de la gestion de l’information consignée sur tout type de supports visent aux besoins actuels et futurs du marché du travail du Québec et, pourquoi pas, d’ailleurs sur la planète.



Quand on examine les programmes actuels, force est de constater qu’en 2011, la formation des futurs intervenants du métier s’incruste dans des ornières du siècle passé et que les diplômés sont peu ou mal préparés pour affronter la réalité sur le terrain. Nous amorçons la deuxième décennie du XXIe siècle et il est temps d’oser et d’innover :

1. migrer la gestion des programmes universitaires depuis les départements d’histoire (au Québec, en tout cas) où ils n’ont définitivement plus leur place vers les facultés ou les départements des sciences de la gestion pour rapprocher le métier des préoccupations de gouvernance des gestionnaires et des décideurs tant dans les services publics que dans les entreprises privées;

2. abolir les certificats de premier cycle de 30 crédits (programmes trop courts au contenu limité et mal intégrés avec la combinaison d’autres certificats dits complémentaires) et les remplacer par les études de premier cycle complètes de 90 crédits;

3. dépoussiérer, repenser, enrichir et mieux intégrer les contenus en établissant une structure de programme qui vise l’acquisition à la fois de connaissances de l’environnement et de la ressource à gérer et ainsi que du savoir-faire et du savoir être;

4. transformer les études de deuxième cycle en y ajoutant l’équivalent de ce qui pourrait être une sorte de « MBA » spécialisé en intégration de systèmes de GID accessible à des clientèles possédant un minimum de 5 années d’expérience de travail concret sur le terrain dans au moins trois organisations.



L’enjeu de cette révolution (je suis bien conscient qu’il en est une) : le rehaussement de l’image de marque du métier et l’adéquation des acquis avec les besoins de plus en plus pointus et complexes des organisations différentes.

Dans un prochain billet, je présenterai ma vision de la structure interne et des contenus enrichis qui pourraient composer des programmes universitaires de formation de champions de la GID. Vos suggestions sont aussi les bienvenues.

Michel Roberge

2 commentaires:

Jeannot Bourdages a dit...

Je suis tout à fait d'accord avec vos quatre recommandations, c'est à mon avis, exactement ce qu'il faudrait faire pour former des gestionnaires de l'information (stades actif et semi-actif). Cela m'apparaît essentiel si les archivistes veulent véritablement occuper ce secteur d'activité.

Nous allons toutefois continuer d'avoir besoin d'archivistes jouant un rôle culturel dans la société - notamment par le biais des musées ou des sociétés d'histoire.

Est-ce à dire qu'il faudrait renoncer à l'idée d'un modèle de formation unique pour les "archivistes"? Et ainsi renoncer à cette appellation globalisante pour mieux développer chacune des spécialités?

Jeannot Bourdages

Michel Roberge
Expert en gouvernance documentaire
a dit...

La GID englobe à la fois la gestion des documents administratifs, la gestion des documents d'archives permanentes (archives dites historiques)et la gestion de toute autre information portée par un support.

Les archivistes font donc partie des champions de la GID en tant que gestionnaires de la ressource "archives historiques" et non comme historiens utilisateurs des dits documents d'archives.