29 avr. 2011

420 - De l’éparpillement des mémoires nationales




Lu dans Le jaguar sur les toits (polar de François Arango, Paris : Éditions Métaillé, 2011), page 28 :

« Dans un coin de la salle, une armoire cadenassée et climatisée hébergeait les volumes les plus précieux. […] Seuls quelques originaux comme le Codex Colombino ou le Manuscrit Ramirez, un manuscrit náhuatl redécouvert au siècle dernier, y figuraient encore. Car le reste, après expertise ou restauration, avait rejoint les musées aux quatre horizons du monde. Cet éparpillement de la mémoire, Findley, Catarina et les autres ne pouvaient le digérer. Pour ces manuscrits, des collections de répliques microfilmées avaient été accumulées dans les sous-sols. Mais les joyaux, les vrais, l’Histoire des Indes de Durán, les codex prestigieux, Borgia, Azcatitlan, Mendoza, Peresianus, ceux-là dormaient à la Vaticane, à Liverpool ; ils végétaient dans les bibliothèques nationales et les musées de Paris, Dresde, Oxford ou Madrid, et même aux États-Unis. À des lieues, des années-lumière du sol qui les avait vus naître.

Catarina Marín savait tout cela. Elle avait pris part aux luttes pour rapatrier ces trésors confisqués par l’Histoire. Mais cette nuit, son défi était d’un autre ordre.
»

Michel Roberge

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