8 juill. 2011

452 - Anticiper l’évolution technologique

En 2011, pouvez-vous imaginer ce que sera l’environnement technologique de la gestion des documents administratifs (documents d’activités) et des documents d’archives de conservation permanente dans 20 ans?

C’est indirectement à cet exercice que le célèbre auteur d’origine écossaise Philippe Kerr s’est prêté dans son polar intitulé Une enquête philosophique (Paris : Éditions du Masque, 2011. – 390 pages). En fait, la publication originale de ce roman date de 1992 et l’action se déroule en 2013, à une époque où les sentences d’emprisonnement à vie ont été remplacées par le coma punitif…

Le romancier n’a pas prévu la disparition des disquettes qui semblent encore omniprésentes. Les cédéroms sont mêmes réduits à une taille réduite puisque son héroïne Jake Jacowicz en retrouve un laissé dans la bouche d’un des cadavres retrouvés au cours de l’enquête. Il y est aussi question de visiophones qui permettent d’enregistrer automatiquement les conversations audiovidéos entre interlocuteurs. Et de toute une panoplie de technologies de communications et de traitement de données, dont une base de données nommée Lombroso qui cumule une très grande quantité de renseignements personnels relatifs aux criminels violents de type NVM-négatifs et qui est au centre de l’intrigue.

L’auteur y décrit aussi, par la bouche de son serial killer, une machine de Réalité virtuelle : « L’essentiel en est constitué par une simple boîte, grosso modo, de la taille d’un paquet de céréales, que vous branchez sur votre ordinateur. Mais il y a aussi un casque, qui recouvre tout le visage et ressemble à un casque de motard, et un exosquelette caoutchouté qui n’est pas sans rappeler une combinaison d’homme-grenouille. À l’intérieur du casque, la visière joue le rôle d’un écran ou se projette le monde virtuel qu’un ampli sur chaque oreille vous permet d’entendre. Étant donné que la combinaison est élastique, vous avez la possibilité de toucher les objets et les êtres virtuels aussi bien que d’être touchés par eux. Pour brancher ou débrancher l’appareil, il suffit de baisser ou de lever la visière. »

Une anticipation romanesque, à mi-chemin entre la réalité et la fiction. D’ailleurs qui, même aujourd’hui, peut prétendre imaginer la réalité technologique des années 2030?

Michel Roberge

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