11 avr. 2012

540 – Documents technologiques, économie et société

Il y a toujours un revers à une médaille. C’est un cliché ou une vérité de Lapalisse. C’est aussi une réalité dans notre métier de spécialistes en gouvernance documentaire dans un contexte ou la gestion intégrée des documents (GID) tend de plus en plus vers un univers de plus en plus technologique. Les organisations visent l’élimination du papier comme moyen de stockage d’information. Avec une surenchère de l’utilisation des technologies de l’information locales et, depuis quelque temps, maintenant en nuages. Mégaserveurs et nouveaux outils de consultation des documents, dont les tablettes de lecture, sont maintenant monnaie courante.

Mais on oublie souvent qu’il y a un effet pervers à cette modernité : un impact socio-économique sur certaines sociétés humaines. À preuve, cette réflexion du chroniqueur littéraire du journal Le Soleil de Québec, Didier Fessou, dans un texte intitulé « Les arbres repoussent, eux » dont voici un extrait :

[…] « il se consomme de moins en moins de papier.

Bientôt, les travailleurs forestiers n'auront plus d'arbres à couper. Les papetiers n'auront plus de papier à fabriquer. Les imprimeurs n'auront plus de livres à imprimer. Les camionneurs n'auront plus de journaux à distribuer.

Au nom du progrès, des dizaines de milliers de Québécois seront au chômage.

Les grands gagnants: la Silicon Valley qui conçoit nos gadgets électroniques, l'industrie chinoise qui les fabrique, les flottes de navires sous pavillon de complaisance qui les transportent.

[…] Viendra un jour, peut-être, où l'on comprendra que le bon vieux papier était fait avec des arbres qui repoussent alors que tous les iPad de ce monde sont faits de pétrole et de minéraux rares. En plus d'épuiser des ressources non renouvelables et d'être obsolètes au bout de quelques mois, ils sont difficilement recyclables. »

On dit souvent qu’on n’arrête pas le progrès, mais à quel prix?

Michel Roberge

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