Le 30 avril 2012, Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a éliminé le Programme national de développement des archives (PNDA), un programme d’aide financière de 1,7 million de dollars administré, sous la responsabilité de BAC, par le Conseil canadien des archives (CCA), organisme sans but lucratif. Ce programme répartit ces sommes d’argent entre 13 conseils provinciaux et territoriaux d’archives afin de soutenir les activités archivistiques sur une base locale. Par l’entremise de ces conseils, le financement du PNDA touche directement les 10 provinces et les 3 territoires canadiens et veille à ce que l'histoire du Canada soit préservée dans les communautés locales. Ces conseils d'archives du Canada visent à fournir un soutien aux services d’archives et aux archivistes afin qu'ils puissent mieux servir tous les Canadiens.
Le PNDA était un élément essentiel de la responsabilité légale de BAC afin de favoriser la préservation, la promotion et l'accès au patrimoine documentaire du Canada. Tel qu’indiqué dans la Loi:
7. Bibliothèque et Archives du Canada a pour mission :
b) de faire connaître ce patrimoine aux Canadiens et à quiconque s’intéresse au Canada, et de le rendre accessible;
f) d’appuyer les milieux des archives et des bibliothèques.
8. (1) L’administrateur général peut prendre toute mesure qui concourt à la réalisation de la mission de Bibliothèque et Archives du Canada et, notamment :
i) apporter un appui professionnel, technique et financier aux milieux chargés de promouvoir et de préserver le patrimoine documentaire et d’assurer l’accès à celui-ci;
L'élimination du PNDA se traduira par l’abolition de 11 des 13 conseils provinciaux et territoriaux d'archives ; ces conseils assurent le fonctionnement quotidien des services d’archives à travers le pays. Nombre de ces conseils ont déjà été contraints de suspendre leurs opérations.
Les institutions d'archives qui ont investi des ressources importantes dans la préparation de demandes de financement du PNDA ont été contraintes de suspendre leurs projets qui avaient déjà été approuvés par le CCA. De nombreux emplois ne pourront donc être comblés. Par conséquent, le mandat des services d’archives visant à assurer la transparence du gouvernement et à rendre l'information disponible aux citoyens, ainsi qu’à préserver les documents de la culture et la société canadiennes, sera grandement diminué.
En outre, le gouvernement fédéral a envoyé plus de 500 avis de postes excédentaires à Bibliothèque et Archives Canada ; par conséquent, son personnel sera réduit de 20%. BAC a également annulé son programme de prêt entre bibliothèques, le personnel de la référence a été coupé sous les auspices d’un «nouveau modèle de service» qui exige que le public prenne un rendez-vous pour toute demande de référence. BAC a aussi coupé les catalogueurs d’un tiers, alors que les archivistes des secteurs privés et les spécialistes des médias connaissent des coupes de 35 % ; cela signifie non seulement qu’une part significative du patrimoine canadien ne sera pas acquise, mais aussi que les chercheurs ne seront pas en mesure de rencontrer les experts qui connaissaient leurs domaines de spécialisation, car ces experts n’existeront tout simplement plus. Du même souffle, le gouvernement a unilatéralement fermé les bibliothèques dans les domaines du transport, de l'immigration et des travaux publics.
L'effet de ces coupures et de ces fermetures est absolument dévastateur et constitue rien de moins qu'une attaque aveugle aux acquis de la communauté des archives et à ceux qui dépendent de l'accès aux archives pour leur travail et leurs recherches. Mais ces attaques ne sont pas isolées; le gouvernement conservateur a systématiquement pris pour cible les organisations et les institutions qui recueillent, conservent, analysent et rendent l'information disponible aux citoyens canadiens. Statistique Canada a été la cible d'agressions des conservateurs, comme fut le Polar Environment Atmospheric Research Laboratory (PEARL) à Eureka, au Nunavut. Statistique Canada a été forcé d'abandonner le formulaire long obligatoire du recensement, ce qui était essentiel à la distribution des ressources du gouvernement sur une base équitable, tandis que la recherche PEARL contribuait à la collecte de données liées au réchauffement climatique. En outre, dans ces périodes d'austérité, le gouvernement conservateur a alloué un montant de 8 $ millions de dollars supplémentaire à l'Agence du revenu du Canada pour cibler les organismes de bienfaisance enregistrés engagés dans des activités politiques.
Comme archivistes, nous disons: «Assez, c’est assez !». Nous ne permettrons pas que le gouvernement fédéral et les cadres supérieurs de BAC compromettent, attaquent et détruisent le réseau canadien des archives et le patrimoine que BAC et les autres institutions d’archives de ce réseau conservent et mettent à la disposition des Canadiens. Nous ne permettrons pas que des idéologues puissent détruire le travail de générations d'archivistes. Nous ne permettrons pas que les archives paient seules le prix de guerres culturelles. Nous allons nous battre.
Le 28 mai prochain, joignez-vous à nous pour cette manifestation : Archivistes, en marche vers Ottawa. Comme nos prédécesseurs qui, lors de la Marche sur Ottawa de 1935, ont protesté contre la mauvaise gestion du gouvernement pendant la Grande Dépression, nous, archivistes en colère, et nos alliés, d'un océan à l'autre, allons descendre à Ottawa et d'autres endroits à travers le pays ce 28 mai, et nous serons entendus. »
http://archiviststrek2012.tumblr.com/
Twitter: @ArchivistsTrek
Facebook: Fight the Budget Cuts to the Library and Archives Canada
1 commentaire:
oui, je suis sure que vous seriez entendus!
Je vous souhaite beaucoup de réussite,vos écrits sont une référence chez nous en Algérie et je tiens a vous remercier pour tout ce que vous faites.Bonne chance
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