11 juin 2012

570 - De l’archivistique traditionnelle à la gouvernance documentaire

Du 13 au 15 juin 2012, l’Universidad de Guanajuato est l’hôte des XII Jornadas Archivisticas organisées par le Réseau national des archives d’institutions d’éducation supérieure du Mexique (RENAIES). Cette année, le thème fédérateur des échanges professionnels est L’administration de documents : vers la modernisation des archives des institutions d’éducation supérieure.

J’ai été invité à y prononcer la conférence d’ouverture que j’ai intitulée De l’archivistique traditionnelle à la gouvernance documentaire. J’en reproduis ci-dessous le résumé. Mon intervention a pour objectif mettre en évidence un métier qui a évolué en définissant progressivement son rôle et sa raison d’être dans les organisations et qui, à la suite des transformations majeures de l’environnement documentaire au cours des dernières décennies est encore en mutation.

          « Le métier d’archiviste trouve son origine dans la nuit des temps. Le Records Management, la gestion des documents administratifs ou d’activité, est un concept qui est apparu après la deuxième Grande Guerre mondiale. Les principes de l’archivistique comme on les connaît de nos jours ont particulièrement été développés en France et sont universellement reconnus. Ceux du Records Management proposant la gestion du cycle de vie des documents des organisations sur la base de la théorie des  trois âges (documents actifs, semi-actifs et inactifs) ont été établis aux États-Unis et, pendant longtemps, ont fait école dans les pays anglo-saxons.

          Initialement, les bonnes pratiques mises de l’avant ne concernaient que les documents en format papier ou, par la suite, transférés sur microfilm. À partir des années 80, la révolution technologique a progressivement soulevé de nouveaux défis professionnels : nouveaux formats de documents (les documents technologiques bureautiques et courriels, bases de données…) et apparition – et disparition – d’une multitude de supports d’information, passage de la notion de dossier 100 % papier à des dossiers 100 % technologiques, voire hybrides. Une obligation pour les professionnels du métier de se questionner sur l’évolution incontournable de leur rôle d’archivistes traditionnels centrés sur l’identification et la préservation des documents à valeur historique ou patrimoniale – documents de conservation permanente – à leur l’implication directe dans le management des organismes. Une fonction en support à la gestion intégrée à la source des documents – dès leur création, leur réception ou leur expédition – tous supports d’information confondus, dans un contexte de gouvernance documentaire.

          L’adoption par l’ISO, en 2001, de la norme 15489 « Records Management » et progressivement depuis 2011 de la série 30300 sur « Les systèmes de gestion des documents d’activité » marque la reconnaissance officielle de cette fonction de management. Nouvelle conjoncture où la théorie des trois âges est remise en cause alors que les utilisateurs des documents, tous niveaux hiérarchiques confondus,  deviennent par la force des choses les véritables gestionnaires de documents à former, à accompagner et à soutenir. Dans un environnement de plus en plus technologique favorisant le partage des savoirs et des savoir-faire, une nouvelle vision du métier avec ses nouvelles responsabilités et ses nouveaux défis et les impacts sur la formation des futurs professionnels s’impose ».

Michel Roberge

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