Du
13 au 15 juin 2012, l’Universidad de Guanajuato est l’hôte des XII Jornadas Archivisticas organisées
par le Réseau national des archives d’institutions d’éducation supérieure du Mexique (RENAIES). Cette année, le thème
fédérateur des échanges professionnels est L’administration de documents : vers la modernisation des archives des
institutions d’éducation supérieure.
J’ai été invité à y prononcer la conférence d’ouverture
que j’ai intitulée De
l’archivistique traditionnelle à la gouvernance documentaire. J’en
reproduis ci-dessous le résumé. Mon intervention a pour objectif mettre en
évidence un métier qui a évolué en définissant progressivement son rôle et sa
raison d’être dans les organisations et qui, à la suite des transformations
majeures de l’environnement documentaire au cours des dernières décennies est
encore en mutation.
« Le métier d’archiviste trouve son origine
dans la nuit des temps. Le Records Management, la gestion des documents
administratifs ou d’activité, est un concept qui est apparu après la deuxième
Grande Guerre mondiale. Les principes de l’archivistique comme on les connaît
de nos jours ont particulièrement été développés en France et sont
universellement reconnus. Ceux du Records Management proposant la gestion du
cycle de vie des documents des organisations sur la base de la théorie des trois âges (documents actifs, semi-actifs et
inactifs) ont été établis aux États-Unis et, pendant longtemps, ont fait école
dans les pays anglo-saxons.
Initialement, les bonnes pratiques
mises de l’avant ne concernaient que les documents en format papier ou, par la
suite, transférés sur microfilm. À partir des années 80, la révolution
technologique a progressivement soulevé de nouveaux défis professionnels :
nouveaux formats de documents (les documents technologiques bureautiques et
courriels, bases de données…) et apparition – et disparition – d’une multitude
de supports d’information, passage de la notion de dossier 100 % papier à
des dossiers 100 % technologiques, voire hybrides. Une obligation pour les
professionnels du métier de se questionner sur l’évolution incontournable de
leur rôle d’archivistes traditionnels centrés sur l’identification et la
préservation des documents à valeur historique ou patrimoniale – documents de
conservation permanente – à leur l’implication directe dans le management des
organismes. Une fonction en support à la gestion intégrée à la source des
documents – dès leur création, leur réception ou leur expédition – tous
supports d’information confondus, dans un contexte de gouvernance documentaire.
L’adoption par l’ISO, en 2001, de la
norme 15489 « Records Management » et progressivement depuis 2011 de
la série 30300 sur « Les systèmes de gestion des documents d’activité »
marque la reconnaissance officielle de cette fonction de management. Nouvelle
conjoncture où la théorie des trois âges est remise en cause alors que les
utilisateurs des documents, tous niveaux hiérarchiques confondus, deviennent par la force des choses les
véritables gestionnaires de documents à former, à accompagner et à soutenir. Dans
un environnement de plus en plus technologique favorisant le partage des
savoirs et des savoir-faire, une nouvelle vision du métier avec ses nouvelles
responsabilités et ses nouveaux défis et les impacts sur la formation des
futurs professionnels s’impose ».
Michel
Roberge
Aucun commentaire:
Publier un commentaire