31 mars 2014

889 – Appréhender le pire : la perte d’une portion irremplaçable de la mémoire numérique d’une société

Sur LinkedIn, Natalie Bissonnette manifestait récemment sa déception à propos de la démolition à Montréal de la Maison Redpath (voir l’article publié sur le site Web de la Société Radio-Canada : http://linkd.in/1h14teN). « Quel gâchis! Quelle tristesse! Notre patrimoine bâti qui s’envole! », commentait-elle ? Et avec raison, d’ailleurs. Dans les années 70, on aurait pu s’insurger de la même manière concernant la destruction à Québec des magnifiques résidences victoriennes de la Grande-Allée pour faire place à l’édifice H surnommé le « calorifère ».


Mais cette intervention de notre collègue m’amène à soulever mes craintes similaires face au risque de perte d’une partie peut-être importante des archives (documents pérennes ou de conservation permanente) en format technologique des organisations. Dans une dizaine d’années, reprendrons-nous les mots de Natalie parce que certaines pratiques de gestion intégrée des documents d’activité aux impacts mal évalués auront été mises de l’avant ?

Comme, par exemple, de limiter la normalisation des structures documentaires (schémas de classification) à un nombre ridiculement limité de niveaux afin de les rendre plus acceptables par les utilisateurs. Mais avec comme conséquence une création aléatoire et désordonnées des sous-ensembles aux niveaux inférieurs. Le tout rendant inapplicable de manière rigoureuse les règles de gestion du cycle de vie associées uniquement aux niveaux inférieurs de la structure classificatoire.

Essayez d’imaginer comment il sera possible d’assurer la non-destruction des éléments ayant une valeur historique ou patrimoniale, sinon en devant procéder à l’analyse au cas par cas. Une tâche parfois pharaonique! Une situation catastrophique comparable l’avant mise en place d’un véritable système de gestion intégrée des documents d’activité!

Il serait malheureux que pour des raisons factices de simplification des outils de GID et de réduction des efforts requis pour l’approbation des calendriers de conservation le Québec soit privé d’une portion irremplaçable de sa mémoire numérique pérenne.


Michel Roberge

1 commentaire:

Antony Belin a dit...

Entièrement d'accord avec toi, mais c'est un défi de chaque instant pour en convaincre les éditeurs qui ne fassent peut-être pas assez confiance à l'intelligence de leurs utilisateurs/clients.