15 déc. 2008

51 - Une clé USB peut coûter un emploi

(source, Journal de Québec, 10 décembre 2008)

Une assistante infirmière-chef d’un centre d’hébergement privé pour personnes âgées du Québec a oublié, au poste des infirmières, sa clé USB qui contenait des données confidentielles sur des patients de l’établissement où elle travaillait. Dans les jours qui ont suivi, elle a placé des affiches mentionnant qu’elle avait perdu sa clé USB et qu’il était très important pour elle de la retrouver, car elle en avait besoin pour son travail. Elle offrait même une récompense.

Quelques jours plus tard, un employé d’entretien a trouvé la clé et l’a remise à l’infirmière-chef. Intriguée par les affiches, celle-ci a décidé d’inspecter le contenu de la clé pour y découvrir, entre autres, une liste de noms de résidents avec leurs numéros d’assurance sociale ainsi qu’une liste de noms de répondants. La clé contenait également la consommation de médicaments des patients et un certain nombre de documents administratifs de l’établissement, dont un contrat d’embauche d’une directrice et une offre d’achat d’un autre centre.

La propriétaire de la clé USB a été congédiée. Elle a déposé un grief. Son syndicat a tenté, en vain, de faire invalider le congédiement en déclarant que la fouille de la clé était abusive et violait la Charte des droits et libertés. L’arbitre a énoncé qu’il était raisonnable de vouloir connaître son contenu, compte tenu du comportement intrigant de l’intimée, considérant qu’il était très préoccupant de retrouver sur la clé des documents très confidentiels.

Conclusion : les solutions avantageuses que nous offrent les technologies de l’information pour faire plus efficacement notre travail peuvent avoir des impacts non prévisibles si nous ne prenons pas tous les moyens pour nous sécuriser. Il existe maintenant des clés USB qui peuvent garder en mémoire les empreintes digitales de la ou des personnes (jusqu’à 10) qui ont le droit de se servir de la clé, le tout doublé d’un mot de passe individuel. Alors, pour éviter le trouble, pourquoi s’en passer?

Michel Roberge

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