Dans son dernier roman, Henning Mankell, met en scène une archéologue, Louise Cantor, qui quitte son chantier de fouilles du Péloponnèse pour rentrer en Suède revoir son fils. Pendant le trajet, elle se remémore son passé. Elle se rappelle une conversation téléphonique en provenance de Terre-Neuve avec son ex-mari alcoolique, Aron à propos de l’avenir des archives (Henning Mankel. – Le cerveau de Kennedy. – Paris : Seuil, 2009. – p. 17) :
« Presque une année s'écoula avant qu'il [Aron] ne redonne de ses nouvelles. Cette fois-là, ce fut une liaison téléphonique grésillante en provenance, de Terre-Neuve, où il s'était retiré en compagnie d'experts en informatique de son acabit, membres d'un réseau aux allures de secte. Il lui expliqua en termes obscurs qu'ils travaillaient sur l'avenir· des archives, quand toutes les expériences humaines seraient numérisées sous forme de 0 et de 1. Les microfilms et les bunkers souterrains ne serviraient plus à rien, désormais les ordinateurs garderaient en mémoire, génération après génération, tout ce que les hommes avaient fait. Mais qui pouvait garantir que les ordinateurs, dans leur univers parallèle magique, n'avaient pas commencé à créer et stocker leurs propres expériences? »
En post face, Mankell affirme que son roman est évidemment un ouvrage de fiction. Il ajoute : « Mais la frontière entre ce qui s’est vraiment passé et ce qui aurait pu arriver est le plus souvent infime ».
Michel Roberge
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