Le séisme à Haïti a eu pour conséquence des milliers de pertes de vies humaines, sans oublier les presque aussi nombreuses personnes handicapées ou blessées dans leurs chairs. Une catastrophe qu’on a peine à imaginer dans le confort de nos sociétés modernes. Une société meurtrie qui ne le méritait pas. Mais aussi une société qui risque de perdre ou qui a peut-être même déjà perdu une grande partie de sa mémoire collective. On l’a vu dans certains reportages télé, l’anéantissement d’un grand nombre d’édifices administratifs a aussi entraîné l’éparpillement et la destruction de documents administratifs et de documents d’archives. Non seulement dans l’administration publique, mais aussi dans les entreprises privées.
Et dire que les Archives nationales d’Haïti (ANH) qui étaient déjà confrontées avec des problèmes de conservation physique et d’accès aux documents s’apprêtaient à célébrer leur 150e anniversaire en août 2010! En août 2009, au moment de l’annonce des activités prévues pour cette commémoration, le directeur des ANH, monsieur Olsen Jean Julien, avait déclaré que s’il ne se faisait rien pour protéger ces documents, le pays s’en allait « dans les prochaines années vers une société amnésique ». Si les documents du XIXe siècle risquent d’être perdus, qu’en sera-t-il des traces de mémoire d’aujourd’hui qui devrait constituer les documents d’archives de demain?
Michel Roberge
Aucun commentaire:
Publier un commentaire