Dans le cadre de conférences ou d’activités de formation sur la Gestion intégrée des documents (GID) en format papier et technologiques, j’insiste sur le fait qu’il faut s’assurer de conserver ou d’éliminer sur la base de règles de conservations officielles et approuvées, qui tiennent compte des besoins de l’organisation et des exigences légales et réglementaires afin de protéger l’organisation. Et l’exemple que j’aime bien utiliser est celui des courriels qu’on peut retrouver dans plusieurs silos d’information numérique et dont le contenu peut réapparaître au moment où on s’y attend le moins. Or, voici un exemple très éloquent rapporté par l’Agence France-Presse à propos de courriels qui révèleraient « des conflits d’intérêts chez les agences de notation […] chargées d’évaluer des titres obligataires adossés à des prêts hypothécaires », objet de la crise qui a touché une bonne partie de la planète.
Dans un rapport du Permanent subcommittee of Investigations du Sénat américain, on fait mention de courriels « qui remontent à 2004, bien avant la crise, [qui] montrent les pressions qu’exerçaient les commerciaux des agences sur les analystes qui notaient les émissions de titres obligataires de leurs clients, et la très forme concurrence entre les Agences. »
Par exemple, ce courriel de mai 2004 : « … nous venons de perdre une grosse transaction face à Moody’s. […] Perdre ainsi un ou plusieurs accords sur des questions de critères… Cela pourrait avoir un impact sur de futures transactions ».
Ou celui-ci d’août 2004 : « La méthodologie sur les CDO [Collateralized debt obligation, les titres adossés aux prêts] provoque des réactions. Nous allons avoir une réunion avec votre groupe cette semaine pour discuter d’un ajustement de critères d’évaluation des CDO sur l’immobilier à cause du risque permanent de perdre des contrats. Perdre des contrats sur les CDO, cela veut dire perdre des activités de cœur de métier. C’est un cercle vicieux ».
Comme quoi, l’incrustation de l’information numérique peut avoir des impacts positifs ou négatifs, selon le point de vue de son utilisateur.
Michel Roberge
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