Les meilleures pratiques de gestion documentaire recommandent le déchiquetage pour l’élimination des documents qui contiennent des informations confidentielles, voire des renseignements personnels. Il existe différents types de déchiqueteuses qui produisent des languettes plus ou moins longues ou tout simplement des confettis. Sinon, qui n’a pas tout simplement déchiré à la main certains documents avant de déposer le tout dans le bac de recyclage. Sécuritaire mon cher Watson?
Eh bien non! Dans un article publié dans 01net.com sous la plume d’Amélie Charnay, on apprend qu’une équipe de l’Institut Fraunhofer de Berlin a « mis au point un dispositif de numérisation automatique associé à un puissant logiciel […] capable de reconstituer les archives de la police secrète est-allemande, broyées et déchirées à la main après la chute du Mur » :
« Les fragments de papier sont lissés pour être numérisés recto verso avec un scanner spécial. Ensuite, l'ordinateur trie les extraits en fonction de différents paramètres comme la couleur, la forme, la texture, mais aussi le fait que cela soit écrit à la main ou à la machine, etc. Une des étapes du partitionnement des données consiste à prétrier de manière électronique les morceaux de papier qui ont des caractéristiques similaires, avant de commencer l'assemblage à partir de la forme proprement dite. »
Il n’y a pas de limites à l’imagination humaine : cet exemple de rétroaction sur un processus reconnu à ce jour de protection des documents à détruire est très éloquent. Bien sûr, cette technologie n’est pas à la portée de tous, du moins pas pour le moment. Elle fera peut-être son apparition dans un prochain film (James Bond ou Mission impossible). Elle est toutefois une réalité avec laquelle il faut composer. Malgré l’impact qu’elle pourrait avoir sur la protection de l’information sensible, elle pourra certainement trouver son utilité à des fins d’enquêtes et de poursuite des fraudeurs, mais peut-être également pour la reconstitution de documents d’archives abîmés. Dans un contexte de gestion des documents ou de Records Management, cette avancée technologique remettra peut-être en cause certaines pratiques reconnues à ce jour. L’avenir nous le dira.
Michel Roberge
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