Dans le thriller La faute à pas de chance, le héros de Lee Child, Jack Reacher, qui enquête sur la disparition d’un membre de son ancienne unité d’élite de la CIA, un dénommé Swan, est confronté aux principes de gestion documentaire que lui explique la directrice des ressources humaines de la société New Age :
(p. 183) « Il n’y a aucune note manuscrite, chez nous. Pas de papiers. Ni plumes ni crayons. Sécurité de base. Vous êtes dans un environnement sans papier. Beaucoup plus sûr. C’est une règle. Il suffit de songer à écrire pour être viré. C’est fait sur ordinateur. Nous disposons d’un réseau indépendant avec des pare-feu sécurisés et un contrôle aléatoire des données. […] Quelqu’un part d’ici et trente minutes après, son disque dur est retiré de son ordinateur et détruit. Cassé. Matériellement cassé. À coups de marteau. C’est une autre règle de sécurité. »
Quelques jours plus tard, Reacher met en doute les informations initialement reçues :
(pp. 284-285) « Les gens prennent des notes. Font de petits dessins. Ils travaillent mieux avec du papier et un crayon. Ça n’existe pas , un environnement complètement dépourvu de papier. […] La première fois qu’on lui a parlé, [la directrice des ressources humaines] nous a dit que Swan utilisait son morceau du mur de Berlin comme presse-papier. Ça ne doit pas être facile d’utiliser un presse-papier dans un environnement sans papier, non? […] La première fois qu’on y a été, on a dû attendre avant de pouvoir entrer dans le parking […]. Un camion était en train de franchir le portail. […] Livraison ou réparation de photocopieur. Pas évident d’utiliser un photocopieur dans un environnement sans papier, non? »
Lee Child. – La faute à pas de chance. – Paris, Éditions du Seuil, 2010. – 449 pages.
Toujours intéressantes ces réflexions de romanciers qui ne sont pas spécialistes du métier.
Michel Roberge
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