2 nov. 2012

Je me souviens - Un document d’archives unique et précieux


Le premier novembre 1987 décédait René Lévesque, le fondateur du Parti québécois. Ce triste anniversaire me rappelle une brève rencontre que j’ai eu avec lui alors que j’étais responsable du développement des systèmes aux Archives nationales du Québec.

Monsieur Lévesque avait été invité pour inaugurer le nouveau centre d’archives de Québec qu’on appelait alors la Maison des archives. À la demande du ministre des Communications de l’époque, Denis Vaugeois maintenant bien connu comme éditeur, il avait été décidé de lui présenter un document important de l’histoire politique du Québec, à l’époque de la Rébellion des patriotes de 1837-38 : le Testament du chevalier de Lorimier, texte émouvant qui a été utilisé dans un film de Pierre Falardeau (15 février 1839) et qui se termine par Vive la liberté. Vive l’indépendance. Pour des raisons nébuleuses, le document n’avait pas été retrouvé. On décida alors de lui présenter, en souvenir de l’événement, une copie du contrat de mariage du premier Lévesque arrivé au Québec. J’avais été chargé de lui remettre lorsqu’il se pointait au comptoir de réquisition de documents dans la nouvelle salle de recherche du Pavillon Casault sur le campus de l’Université Laval.

Comme prévu, monsieur Lévesque est arrivé accompagné du ministre de la Culture. Le conservateur des archives lui expliqua comment les chercheurs procédaient pour faire la demande de documents qu'ils voulaient consulter. Il lui parla également que ceux-ci pouvaient demander des copies de certains documents. J’ai alors été invité à présenter au premier ministre la pièce d'archives que nous avions choisie. Il a pris le temps de lire le document de deux pages. Il m’a demandé combien il en coûtait pour obtenir une photocopie. Je lui ai répondu : 0,25 $ par page en lui remetttant la photocopies que nous avions déjà préparée. Il fouilla dans sa poche de pantalon et en sortit un billet de 1 $ en me disant « Tiens, tu peux garder la monnaie ».
 

J’ai toujours conservé ce dollar de papier en souvenir de cette rencontre mémorable avec un des personnages politiques les plus marquants dans l’histoire récente du Québec. Il constitue pour moi un document d’archives important pour deux raisons : son origine et le fait qu’il n’existe plus de billets d’un dollar canadien en format papier.

Michel Roberge

1 commentaire:

N. Thibodeau a dit...

Moi aussi j’ai rencontré René Lévesque en 1980 à l’école Charles Gravel de Chicoutimi. J’avais alors dix ans et M. Lévesque venait y donner une conférence et comme je n’habitais pas très loin, tous les jeunes des environs s’étaient ramassés aux portes de l’école pour voir « ti-poil » car c’est comme ca qu’on l’appelait affectueusement. Quand il est arrivé je me suis mis à crier « c’est ti-poil ». Un organisateur politique ou journaliste m’a alors approché en me disant « t’es pas game d’aller lui dire ‘salut ti-poil’ ». J’ai dit oui et il m’a alors fait traverser la foule et je me suis retrouvé nez a nez avec M. Lévesque qui était à peine plus grand que moi. Je lui ai dit ‘salut ti-poil’ et j’ai sentis pendant un instant un petit malaise mais il ma aussitôt mis la main dans les cheveux en me disant « t’es pas couché encore toi à ton âge ». Par la suite, un de ses conseillers m’a alors approché pour savoir si c’est quelqu’un qui m’avais demandé de lui dire cela. J’ai voulu lui montré qui mais la personne n’était plus la. Ce ne fut peut être pas un beau moment pour lui mais pour moi c’est une rencontre que je n’oublierai jamais.