15 févr. 2010

223 – La destruction des documents administratifs en Haïti

Vous me pardonnerez certainement encore une fois mon insistance à souligner cette situation catastrophique pour la relève de l’administration haïtienne à la suite du sinistre du 12 janvier 2010.

Il y a quelques semaines, j’avais fait parvenir un courriel à Monsieur Gilbert Lavoie, chroniqueur au journal Le Soleil de Québec, pour le sensibiliser à cette situation relatée dans aucun média écrit et électronique québécois.

Ce matin, dans un texte intitulé « Bienvenue au Québec », Monsieur Lavoie, envoyé spécial à Port-au-Prince, écrit, entre autres : « Hier midi, nous avons fait une visite au centre-ville. Je croyais avoir tout vu depuis mon arrivée ici. Erreur! Le quartier administratif et commercial est complètement dévasté. C'est comme si on avait largué des centaines de bombes sur cette zone. Tous les édifices sont en ruine ou condamnés. Celui du ministère du Revenu n'est plus qu'un amas de pierre et de débris. Toute la paperasse, les dossiers, les archives papier sont disséminés dans les débris et sont irrécupérables. »

Pour nous du métier de la gestion documentaire, les qualificatifs « disséminés » et « irrécupérable » ne doivent pas être considérés tant qu’on n’a pas fait tous les efforts techniques pour remédier à la situation. Nous savons toutes et tous que, dans nos sociétés du Nord, à la suite d’un incendie, d’inondations ou d’autre désastre, il est toujours possible de récupérer ce qui semble irrécupérable et de reconstituer les dossiers avec ce qui reste de documents. Lorsque les pluies diluviennes s’abattront dans la région, il en sera tout autrement.

Il me semble qu’il y a maintenant urgence à créer, sous la supervision de spécialistes, des commandos de la cueillette méthodique de tout ce qui est encore récupérable, quitte à procéder par la suite à l’assemblage des documents pour leur donner un certain sens pour l’avenir.

Michel Roberge

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