Pas facile ce matin de publier un billet qui ne tienne pas compte des événements d’hier à Haïti. J’ai été rivé à mon téléviseur toute la soirée à l'affût du peu d’information qui pouvait provenir de cette portion de l’île Hispaniola. D’autant plus que deux employées de ma conjointe, résidentes de Québec, étaient arrivées à Port-au-Prince en après-midi dans le cadre d’une mission d’aide du Québec pour le développement de sites Web gouvernementaux. Elles devaient être logées à l’hôtel Montana qui semble avoir été détruit et devaient tenir une première rencontre avec les représentants de la présidence vers 16 h. Comme plusieurs édifices administratifs semblent avoir été détruits ou très endommagés, vous comprendrez que le téléphone et le Blackberry de ma conjointe n’ont pas dérougi pendant la soirée et une bonne partie de la nuit : les autorités gouvernementales québécoises étant à leur recherche. Tous sont inquiets.
En regardant le spectacle désolant des milliers de personnes encore une fois à la rue et des dégâts matériels, outre le désastre humain d’une population qui a eu, au cours des dernières années, son lot de malheurs, je ne pouvais m’empêcher de m’interroger sur les capacités de relève de l’administration déjà chaotique. Des personnes-clés tuées, des édifices effondrés, des documents essentiels à la gouvernance détruits ou perdus. Déjà, dans nos sociétés riches, l’information importante est souvent très mal protégée. Imaginez ce qu’il en sera pour l’État haïtien, pour la ville de Port-au-Prince, pour les organismes publics et les entreprises qui ont été dramatiquement touchés. La fragilité de nos sociétés technologiques qui reposent sur la disponibilité de l’électricité pour le fonctionnement des téléphones cellulaires, des systèmes informatiques, incluant Internet et des systèmes conventionnels de communication est plus qu’évidente. Dans des situations de sinistres majeurs, force est de constater qu’elle laisse les humains dépourvu de moyens efficaces de relève.
Michel Roberge
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