Définitivement les commissions d’enquêtes publiques québécoises ont le don de mettre en évidence certains aspects relatifs à la gestion documentaire. Après Commission Bastarache (voir mes billets 298, 299, 304, 305, 307, 308, 309 et 317, c’est maintenant au tour de la Commission Charbonneau (Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction) à faire les manchettes à propos de la transmission d’informations sensibles par courriel.
Il y a quelques jours, la juge Charbonneau invitait les citoyens témoins de pratiques douteuses à l’en informer, entre autres, par l’envoi de courriels. Or, selon le journal Le Devoir du 29 février 2012, certains courriels auraient été interceptés par des pirates, même après que des problèmes de sécurité avaient été soulevés par plusieurs experts. Depuis quelques jours, sous l'onglet Ecrivez-nous, bien que la personne responsable des communications de la Commission ait réfuté cette affirmation, le message suivant côtoie les adresses de courriel disponibles : « Avertissement : Nous tenons à vous aviser que tout courriel envoyé sur le Web n'est jamais systématiquement sécurisé. » Désormais, les dénonciations devraient-elles être acheminées de manière plus traditionnelle : par la poste ou par téléphone, protection de l’information sensible oblige?
Mais les moyens d’entrer en contact avec la Commission seront-t-ils pour autant plus sécuritaires? Comment assurer une sécurité étanche pour empêcher l’interception de lettres ou de communications téléphoniques? Ne restera-t-il qu’à se présenter physiquement au bureau de la juge pour protéger les renseignements et la source de leur divulgation?
Autre réalité soulevée dans le même article : « Le gros problème, c'est que le site de la commission est hébergé par le gouvernement. […] il y a une réalité administrative, mais il reste que cela soulève des questions. La commission doit enquêter sur le gouvernement, mais elle utilise les ordinateurs du gouvernement qui laissent des traces ». Cherchez l’erreur.
Un autre exemple de la fragilité de nos outils modernes d'échange et de stockage de l'information dans un environnement technologique.
Michel Roberge
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