Conseiller un organisme sur la manière optimale de
classifier, d’organiser ses documents d’activité et ses dossiers technologiques
et physiques dans un contexte de gestion intégrée des documents (GID) comporte
une part de risque. Le degré de connaissances des bonnes pratiques en la
matière en est pour une bonne part. Une maîtrise des principes directeurs pour
l’établissement et la maintenance d’une structure classificatoire est
absolument essentielle. Mais cette condition gagnante est généralement déficiente
pour la majorité de celles et de ceux qui ont appris, sur les bancs d’école
comme on dit, les rudiments de leur futur métier.
Bâtir un schéma de classification des documents d’activité
n’est pas une opération qui se réalise sur le coin d’une table. Et surtout pas
en faisant l’inventaire des dossiers et des documents existants : autrement dit
des mauvaises pratiques actuelles. Ni en se donnant des limites de niveaux de
précision supposément pour faciliter la gestion du changement, comme on dit
souvent aussi, en d’autres mots parce que les utilisateurs des documents «
trouvent ça compliqué utiliser des plans de classification détaillés ».
Commentaire préféré des spécialistes de l’informatique qui, en 2015, semblent
oublier qu’il existe des outils performants pour exploiter le contenu d’un
ensemble d’arborescence de répertoires plutôt que de naviguer de haut en bas et
de bas en haut.
Pour classifier et classer des documents d’activité –
expression reconnue par ISO pour records – il faut justement se baser sur les
activités. À partir des grandes fonctions d’une organisation : celles des
domaines d’affaires pour la réalisation de sa mission et celles de la gestion
interne, en soutien à la gestion des domaines d’affaires. Puis, pour chaque
fonction, sur la base des processus et des activités qui s’y rattachent.
Les documents d’activité se classent sur un modèle qui
permet de les associer à l’activité qu’ils documentent dans la réalisation d’un
processus. Voilà un premier principe directeur à respecter. Il est donc
essentiel d’inventorier les processus – pas les documents –, de les décrire et
de les valider, particulièrement pour les domaines d’affaires. Le découpage des
processus en phases, en étapes et en activités fournit la hiérarchie plus ou
moins détaillée des dossiers qui en découlent. Avec comme résultat que le
classement des documents devient intuitif.
Pour les séries documentaires relatives à la gestion interne
(gestion des ressources (humaines, financières, matérielles,
informationnelles), de la documentation, des communications et des affaires
juridiques), l’adaptation d’un modèle construit selon ce principe directeur
permettra d’accélérer la démarche (temps de réalisation) et de réduire
sensiblement les coûts.
À suivre.
3 commentaires:
Bonjour, cet ouvrage fera-t-il l'objet d'une republication, dans l'état ou augmentée ?
Bien cordialement
Expert en gouvernance documentaire a dit...
Cet ouvrage est actuellement disponible.
L'explication donnée dans les dernières lignes vaut toutes les explications : inventorier les processus, les découper en étapes... pour élaborer une véritable gestion des documents d'activités. Quand on discute avec les clients, on se rend vite compte qu'ils ont tendance à rester sur les classements déjà existants, alors que la présentation sous cet angle leur parle quand on l'aborde. C'est probablement le meilleur angle d'attaque pour restructurer une arborescence, entre autres.
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