Voici quelques réflexions tirées de l'excellent ouvrage N’espérez pas vous débarrasser des livres. - Paris : Grasset, 2009. - pp. 47, 48, 49, 50 et 53 sur l'évolution rapide des technologies :
« …chaque fois qu’une nouvelle technique apparaît, elle veut faire la démonstration qu’elle dérogera aux règles et contraintes qui ont présidé à la naissance de toute autre invention dans le passé. Elle se veut fière et unique. Comme si la nouvelle technique charriait avec elle, automatiquement, une aptitude naturelle pour ses nouveaux utilisateurs à faire l’économie de tout apprentissage. Comme si elle apportait d’elle-même un nouveau talent. Comme si elle s’apprêtait à balayer tout ce qui l’a précédée, faisant du même coup des analphabètes retardataires de tous ceux qui oseraient la refuser. »
[…]
« Chaque nouvelle technique exige une longue initiation à un nouveau langage, d’autant plus longue que notre esprit est formaté par l’utilisation des langages qui ont précédé la naissance de ce nouveau venu. »
Jean-Claude Carrière
« La vitesse avec laquelle la technologie se renouvelle nous oblige à un rythme insoutenable de réorganisation continuelle de nos habitudes mentales… »
[…]
« …chaque nouvelle technologie implique l’acquisition d’un nouveau système de réflexes, lequel exige de nous de nouveaux efforts, et cela dans un délai de plus en plus court. »
[…]
« …mon petit-fils, aussi doué soit-il, ne sera peut-être plus capable à vingt ans de comprendre la nouvelle technologie de son temps. Il y a ainsi des domaines de la connaissance où il est impossible de prétendre se maintenir très longtemps au fait des nouvelles évolutions. […] Vous êtes un génie à vingt-deux ans, vous devez passer la main. Même chose pour le joueur de foot. Après un certain âge, vous devenez entraîneur. »
Umberto Eco
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