J’en rêve depuis
1983, depuis que j’ai intitulé la conclusion de mon premier livre sur La gestion des
documents administratifs : « Vers
un bureau sans papier ». Avec les années, les hostilités ont
progressivement débuté. Les armes technologiques de destruction massives du
support traditionnel de l’information qui hante les organisations depuis des
siècles sont de plus en plus sophistiquées et les Paperbusters font des gains
qui ne se traduisent pas toujours par des « success
stories ». Car il ne faus pas se le cacher : il y a des histoires
d’horreur dans la « dématérialisation » débridée des supports physiques lancée
dans un contexte de panique ou par excès de confiance dans des processus mal
contrôlés.
Mais l’objectif
du conflit armé pourra-t-il atteindre un jour l’objectif zéro papier, le bureau
sans papier qui outrepasse le concept de « paperless
office », les administrations avec moins de papier ? Car, d’un point
de vue pragmatique, pour encore bien des années, « … le document papier va quand même continuer à faire partie des processus
des entreprises ».
Cette affirmation réaliste introduit un article de Colin
Miller sur le site Web journaldunet.com et intitulé Archivage :
gagner la guerre du papier : « …vous risquez de perdre des clients et de l'argent si vous ne parvenez
pas à gérer correctement vos documents papier et numériques » (le concept
même de la gestion intégrée des documents – GID).
J’ai bien aimé ce texte dans lequel l’auteur traite des
avantages de la centralisation de l’information numérique au profit de tous les
utilisateurs, de la conversion des documents papier au format numérique, de
l’élimination des classeurs obsolètes, « une
des voies vers une gestion plus efficace des documents ». Et que les grands
« vainqueurs de la guerre du papier »
sont les « entreprises qui
traitent un volume important de documents, comme l’industrie pharmaceutique,
les assurances, les banques, les entreprises du secteur automobile ainsi que
les grandes institutions juridiques et les bibliothèques, bien entendu. Elles
peuvent beaucoup y gagner en déployant des serveurs de conversion de documents
et en déplaçant la documentation imprimée dans des emplacements de stockage
électroniques centralisés. De nombreux systèmes peuvent être déployés
rapidement, ce qui procure un retour sur investissement dès l’achat. »
Je suis tout à fait d’accord avec ce constat car les plus
petites organisations (petites municipalités, petites entreprises…) ne peuvent
disposer de ces moyens technologiques hors proportion à tous égards pour
répondre à des besoins plus modestes. Condamnées à une guerilla perpétuelle
entre la gestion du papier et celle des courriels et des arborescences
Windows...
1 commentaire:
Un classique à lire même s'il date de 2003:
The Myth of the Paperless Office par Abigail J. Sellen et Richard H. R. Harper
Luc Béliveau
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