C’est ce que démontre l’historien
Sébastien Poublanc en attirant notre attention « Sur le bureau de l’historien », une réflexion publiée sur le
blogue La boîte à outil de l’historien. Voici quelques extraits d’un texte qui mérite
une lecture attentive :
« Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à rechercher « historien » dans un
moteur de recherche. Dans google.fr, le moteur de recherche le plus consulté
en France, la première image à apparaître est celle du père Jacques Monet
aux mains gantées de blanc ; sa dextre transcrit sur une simple feuille le
manuscrit que tient sa senestre. Point d’ordinateur dans sa représentation :
intemporel, l’historien est mis en scène comme un chercheur du siècle
dernier, comme un plumitif correspondant à l’image traditionnelle. »
« Pourtant, travaille-t-on au XXIe siècle de la même manière qu’au
siècle précédent ? Non, bien sûr. Posons la question différemment :
qu’est-ce qui a changé sous nos yeux, pendant que nous menions nos recherches
? Serait-ce la méthode ? Les différentes écoles historiques ont amené leurs
lots d’objets d’étude ; elles ont surtout suscité la création et
l’utilisation d’outils toujours plus perfectionnés : des logiciels de bases de
données (Acces, Filemaker…), de bibliographie (Endnote, Zotero…), en passant
par les systèmes d’informations géographiques empruntés aux géographes (Arc
Gis, QGIS…) et les logiciels d’analyses de réseaux sociaux (R, Pajek…). Ces
applications battent en brèche la représentation désuète de l’historien
armé de son seul crayon à papier et de ses notes qui hante la mémoire
collective. »
« L’irruption des outils numériques n’a toutefois pas eu vocation à
réinventer la roue : une base de données sous Filemaker n’est guère
différente dans sa conception des anciennes fiches patiemment rédigées et
reliées entre elles par un index ; de la même manière, les fonds d’archives
et les bibliothèques demeurent nos principaux réservoirs d’histoire, et
l’écriture permet de diffuser encore nos recherches. »
« Le processus de rédaction en lui-même n’a guère changé : il est
toujours nécessaire d’être attablé à un bureau pour écrire. Seul l’instrument a
changé, l’ordinateur couplé à internet remplaçant l’antique Olivetti, et
auparavant, le stylo ou la plume. »
Je vous laisse poursuivre la lecture.
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